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L'Autopsie

Le corps découvert sur la scène du crime, après un traitement d'usage, est envoyé à la morgue pour y être étudié le plus minutieusement possible. Il faut savoir que c'est le corps d'une victime qui livre le plus de preuves. Il est donc conseillé aux personnes qui le prennent en charge d'être méticuleuses et attentionnées afin d'éviter la destruction de preuves.

A la morgue, le corps est pris en charge par un médecin légiste qui doit répondre à trois objectifs bien précis.



D'une part, il doit identifier la victime.

D'autre part, il doit découvrir les circonstances de la mort de son patient comme l'heure de la mort, les traces de coups et de blessures présentes sur le corps de la victime.

Enfin, le médecin légiste va collaborer avec le service de police scientifique pour déterminer l'identité du criminel. Ainsi, il devra prélever divers échantillons susceptibles d'appartenir au meurtrier comme un bout d'ongle, des empreintes digitales laissées sur des objets (vêtements, bijoux etc.), des traces de sang laissées sur la victime, des cheveux...

Quelques techniques de prélèvements

Tout prélèvement issu d'une autopsie en médecine légale doit d'abord être référencé et peut être conservé pendant des mois au réfrigérateur ou au congélateur (sauf pour les cheveux qui doivent être impérativement conservés à température ambiante et au sec.)

Tous les organes et tous les liquides du corps humain peuvent être prélevés afin que soient réalisées des analyses toxicologiques, anatomo-pathologiques, limnologiques, odontologiques et génétiques.

Analyses odontologiques

# soit un odontogramme post-mortem est réalisé au préalable

# soit les maxillaires supérieures et inférieures sont prélevées dans leur intégralité lors de l'autopsie afin d'effectuer une étude complète et comparative dans un second temps.

Analyses génétiques

Prélèvements sur lesquels on peut réaliser des analyses génétiques:

# cheveux et poils, la présence de la racine (bulbe) est indispensable car contient des cellules vivantes

# dents, tâches de sang et tâches de sperme ou de sécrétions vaginales(conservation en l'état et expédition au sec et à l'abri de la lumière)

# sperme prélevé dans le corps de la victime

Techniques d'analyse d'ADN

Cela se réalise au laboratoire et n'est plus du ressort de la médecine légale proprement dite; l'intérêt de ces nouvelles techniques repose sur le fait que chaque individu possède dans toutes ses cellules une molécule d'ADN qui lui est propre.

L'ADN doit d'abord être extrait des cellules. Cet ADN doit ensuite être amplifié par la méthode de PCR pour pouvoir disposer de quantités plus importantes pour l'analyse.

Ensuite la molécule d'ADN est séquencée de façon à déterminer l'ordre (propre à chacun) des quatres bases azotées constituant l'ADN.

C'est en disposant d'une banque de séquences d'ADN de criminels que l'on peut identifier un criminel par de techniques de comparaisons, et cela, seulement par ces traces infimes laissées sur la victime ou sur le lieu du crime.

Utilisations pratiques des analyses génétiques

Les résultats des analyses génétiques sont mises en relation avec le CODIS (Combined DNA Index System)

Système informatique permettant d'effectuer des recherches dans une base de données recensant le profil et les caracteristiques (génétiques principalement) de tous les criminels mis entre les mains de la justice. Lorsque un criminel est arrêté, on lui fait des tests ADN et les résultats sont ensuite integrés à la base de données. Ce système permet de faire des comparaisons d'ADN et ainsi de confondre les agissements d'un criminel récidiviste ou de tueurs en série.

Ce système est seulement utilisé aux Etats-Unis et il n'est qu'à l'état de projet dans les autres pays.


Ces différents outils et techniques ne sont pas uniquement utilisés sur les cadavres, ils concernent régulièrement des individus bien en vie sur lequels on prélève les empreintes ou bien de la salive dans le but de réaliser des analyses génétiques dont les résultats sont comparés, recoupés dans le but de confondre le ou les meurtrier(s).
Ecrit par Morte 

L'Autopsie virtuelle

Un article de la savoureuse revue « Sciences et avenir » de Janvier 2006 sur la thanatologie.

L’AUTOPSIE VIRTUELLE FAIT SES PREUVES




Une technique combinant l’imagerie par résonance magnétique et le scanner, jusqu’ici utilisés pour les vivants, permet d’autopsier un cadavre sans avoir à le disséquer. Avantage : des images fournies rapidement, et très précises.


Outil des médecins légistes pour autopsier les cadavres, le traditionnel scalpel va t-il devenir une antiquité ? Dans les salles mortuaires, la révolution technologique a commencé sous la forme de l’autopsie virtuelle ou virtopsie. Elle existe même sous un nom de marque déjà déposé : Virtopsy. C’est en Suisse que cette pratique est à l’heure actuelle la plus aboutie. Il s’agit d’utiliser dans le cadre de la science des morts, la thanatologie, le scanner et l’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM), jusqu’ici réservés aux vivants.

L’idée est venue du pape de la médecine légale américaine, le Professeur Gil Brogdon, de l’université d’Alabama du Sud. En 1998, il alerte ses pairs, inquiet d’assister au déclin de sa discipline et à la baisse du nombre de médecins légistes et d’anatomopathologistes, les seuls spécialistes habilités à pratiquer les explorations post mortem pour élucider les causes de décès. [Aujourd’hui, la pratique des autopsies scientifiques, en lien avec une maladie, pour comprendre la cause du décès, et en chute libre. En raison des progrès médicaux, cette cause est souvent connue au moment de la mort et ces autopsies ne sont donc quasiment plus demandées. Elles se distinguent des autopsies médico-légales : celles-ci sont inscrites dans le cadre d’une procédure judiciaire, suite à une interrogation inscrite sur le certificat de décès de la victime, dans les cas de morts violentes considérées comme suspectes, voire criminelles.] Pour faciliter le travail de ceux qui persisteraient à choisir cette voie, il suggère une modernisation des outils par un recours à l’imagerie médicale.

La réflexion de Brogdon a été entendue jusqu’à berne où est né le projet Virtopsy de réaliser une dissection sans ouverture de cadavre. « Cette méthode a l’avantage de ne pas détruire les preuves qui pourraient être endommagées pendant une autopsie classique », plaide le Docteur Michaël Thali, responsable suisse de l’ambitieux projet. Effectivement, comme une fouille archéologique, « il est évident que l’analyse post mortem traditionnelle, toujours complète, ne se fait qu’une fois » assure de son côté les Professeur Georges Léonetti, médecin légiste au CHU La Timone, à Marseille.

Les Suisses ont avancé à pas de géants. Il faut dire que les moyens et les crédits mis à leur disposition sont plutôt confortables, avec un plateau technique et des appareils d’imagerie accessibles 24 heures sur 24 et entièrement réservés à cette pratique. Résultat : depuis trois ans, une centaine d’autopsies virtuelles et une cinquantaine de publications dans les plus prestigieuses revues internationales de médecine légale.
La démarche est évidemment séduisante : rapidité, propreté, précision, possibilité d’envoi des images par Internet, analyse à distance avec d’autres experts en cas de doute… Sans oublier, rappelle Michaël Thali, ces autres avantages : « Une sécurité si le cadavre est contagieux, une utilisation facilitée ne cas de refus d’autopsie pour raison religieuse et aussi des images moins choquantes » Bref, « une vision hygiénique très suisse », commente le Docteur Franck Clarot, médecin légiste et radiologue à l’hôpital de Rouen.

L’approche séduit aussi de ce côté des Alpes. A Toulouse, le Docteur Fabrice Dedouit est le premier spécialiste français à s’y intéresser sérieusement. En accord avec le procureur de la République de Toulouse, il a conduit la toute première étude française d’autopsie virtuelle. En réalisant systématiquement un scanner (et parfois un IRM) sur une quarantaine de corps avant la réalisation en parallèle d’une autopsie médico-légale traditionnelle. « Nous ne travaillons pas aujourd’hui dans une philosophie de substitution. Il s’agit, pour l’instant, de complémentarité. L’imagerie médicale a totalement modifié la prise en charge des vivants. Il est logique qu’elle puisse aussi faire évoluer la pratique thanatologique », précise d’emblée ce médecin, à la fois radiologue et légiste. Comme ses collègues helvétiques, il apprécie la qualité des images obtenues qui fournissent des informations très détaillées sur les traumatismes subis par les victimes. « L’imagerie permet avant tout un diagnostic objectif non invasif. Dans le cas de plaies par armes à feu, de pendaison, de traumatisme direct au niveau de l’os ou sur des corps en décomposition, carbonisés ou déformés par les gaz de putréfaction, il est clair que l’imagerie facilite grandement le travail du légiste », détaille le Docteur Dedouit.

Car il est vrai que l’autopsie classique a ses limites. « Pour le médecin légiste, l’objectif est avant tout de ne pas passer à côté du diagnostic. Mais en pratique, des situations peuvent poser problème », précise le Professeur Georges Leonetti. Un exemple avec l’embolie gazeuse, c’est à dire la présence d’air dans les vaisseaux sanguins ou le cœur. « Dans ce cas très particulier, l’autopsie doit impérativement s’effectuer en ouvrant le thorax sous l’eau, ce qui permet alors la mise en évidence des bulles d’air. Mais, évidemment, cela ne peut se pratiquer que s’il y a déjà une suspicion. De même, il est difficile de mettre ne évidence les petites fractures du rachis cervical ou les lésions de la moelle épinière, ou encore de décrire le trajet précis des projectiles pour les plaies par arme à feu, ou de travailler sur les corps décomposés. » Les Suisses prévoient déjà des développements. Comme l’utilisation de la spectroscopie (analyse des signaux de résonance magnétique nuléaire émis par certains atomes) pour des dosages virtuels de substances (toxiques, alcool, drogues), aujourd’hui effectués avec des prélèvements réalisés au moment de la dissection.

La seule difficulté rencontrée par l’équipe toulousaine dans son travail, commencé en 2003, réside en fait dans la logistique et l’accès aux machines. Car, contrairement à Berne, ici, pas de matériel spécifique. L’équipe doit réaliser les images le soir tard, en tout cas pas aux heures où sont pratiqués les examens chez les vivants. Quand on sait que les délais pour l’obtention d’un rendez-vous d’imagerie sont parfois d’une quinzaine de jours, il n’est évidemment pas question d’utiliser ces appareillages aux heures de fonctionnement normal du service de radiologie.

« Nous avons dû jongler avec les emplois du temps car c’est une activité très ‘’chronophage’’. Il ne s’agissait pas non plus de retarder l’autopsie classique », note le Docteur Dedouit. Question de respect envers tout le monde. « Pour éviter tout télescopage avec le circuit des patients, il a fallu déployer des trésors d’ingéniosité », détaille le Professeur Francis Joffre, responsable du service de radiologie de l’hôpital de Rangueil-Larrey à Toulouse. L’architecture de l’établissement à sûrement facilité le travail de l’équipe avec ses bâtiments en U et ses couloirs souterrains permettant une circulation discrète. Avec un impératif : une vigilance permanente pour ne pas heurter les sensibilités. « Les cadavres étaient systématiquement disposés dans deux housses radio-transparentes, ce qui évitait de sortir et de manipuler les corps lors de la réalisation des examens d’imagerie », explique le Docteur Dedouit. Sans oublier une désinfection systématique des salles après les examens. Et, bien sûr, des réunions d’explication auprès des manipulateurs de radio, parfois un peu étonnés et plus habitués à s’occuper des vivants.

Au delà du débat sur la forme que doit prendre la pratique de l’autopsie virtuelle, les spécialistes s’interrogent aujourd’hui surtout sur le fond. « La tendance est plus à l’attentisme qu’au scepticisme de la part des médecins légistes et des radiologues », résume le Docteur Dedouit. La netteté des images et les précisions qu’elles apportent fascinent. Mais, nuance les Professeur Léonetti, « s’il s’agit d’un examen complémentaire qui possède d’incontestables attraits, les indications restent à préciser. » « L’heure est à la validation de la technique », admet Fabrice Dedouit.

L’autopsie virtuelle soulève aussi de nombreuses questions, moins scientifiques. Economique tout d’abord. En moyenne, la réalisation d’un scanner et d’une IRM du corps entier coûtent jusqu’à 300 € de plus qu’une dissection traditionnelle. Le débat est aussi éthico-juridique. Pour Franck Clarot, il faut s’interroger sur la valeur probante des données fournies. « Car a justice ne les connaît pas encore. N’oublions pas que nous nous situons ici dans un contexte de recherche de la vérité », avertit le légiste rouennais. Réaction identique outre-Atlantique avec le Professeur Thomas Mauriello, expert criminologue à l’université du Maryland qui réagissait dans le quotidien USA today. « Chaque fois que vous offrez à un jury autre chose que de la réalité, vous faites en sorte que celle-ci puisse être interprétée. » Et Franck Clarot de poursuivre : « L’image permet de s’éloigner de la mort. Et puis, rappelons qu’elle n’est que le reflet de la réalité. Si on fournit à un jury des preuves plus ‘’douces’’, sa décision pourra être différente. Pourtant la réalité sera la même. Attention donc à l’induction de la subjectivité. »
Au final, si l’autopsie classique reste la règle, nul doute que la virtopsie va, avec le temps, gagner du terrain. « La situation est la même qu’avec les techniques d’identification par l’ADN au milieu des années 1980, avance le Docteur Michaël Thali. Initialement décriées, elles ont fini par s’imposer. » En tout cas, cette nouvelle méthode a déjà son public. Depuis plusieurs mois, le magazine National Geographic propose sur son site Internet l’autopsie virtuelle de la momie, découverte au Pérou en 2004, d’une jeune fille inca offerte en sacrifice.

- Sciences et Avenir - Sylvie Riou-Milliot

 

Ecrit par Morte 
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